Mai 1940 Haut-le-Wastia
Les rares survivants des combats sur la Meuse n'ont toujours pas oublié ces journées tragiques de la Pentecôte de 1940 où nombre d'entre eux perdirent la vie et la liberté. Les souvenirs sont longtemps restés enfouis dans leur coeur, tant leur évocation suscitait de l'incompréhension et des jugements sévères et péremptoires. La légende d'une Armée Française, la IX· en particulier, qui ne se serait pas battue est longtemps demeurée dans les esprits. L histoire n'a jamais été tendre auprès des vaincus, surtout envers ceux que le hasard des armes avait placé à la pointe du combat. Le livre de Dominique Halloin retrace la réalité des faits. Par l'abondance des témoignages recueillis, il décrit l'ambiance dans laquelle ces infortunés combattants furent si soudainement engagés en première ligne, dans une bataille qui décida du sort de nos Patries. La présentation que nous fait l'auteur est d'autant plus émouvante, que lui-même n'ayant pas vécu ces événements, il a su cependant nous les faire revivre. L’enchaînement de tous ces récits retrace bien la trame et les aléas de tous ces combats menés à l'échelon de petites unités. S'ils évoquent parfois quelques défaillances, ils montrent surtout le courage et l'acharnement des soldats à s'accrocher
aux points forts du terrain: Yvoir, Anhée, Warnant, Moulins, Hontoir et la position clef d' Haut-le-Wastia. Rommel, dans ses mémoires, décrit lui-même la vigueur de la résistance française lors de la percée de la Meuse. Cet ouvrage mettra du baume au coeur à ces vétérans qui n'ont jamais eu le sentiment
d'avoir démérité mais plus encore ils seront sensibles à la fidélité que la population du village d'Haut-Ie-Wastia n'a jamais cessé de leur témoigner et au souvenir sans faille que les Belges continuent à perpétuer à ceux qui reposent en ces hauts lieux de la vallée mosane. Le remarquable mémorial érigé en 1970 à Haut-le-Wastia et aujourd'hui le Musée du Souvenir en sont la preuve. Notre reconnaissance s'adresse aussi à Dominique Halloin pour la persévérance
qu'il manifeste afin de sauvegarder la mémoire de tous ces morts au Champ d'Honneur.
Colonel Thomas du 3ge R.I. en mai 40, sergent au 1er bataillon du 3ge R.I.